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Art Public / Tour cybernétique de Nicolas Schöffer

Néant

Rappel et historique

En 1961, lorsque la Ville de Liège décide d’implanter une œuvre de l’artiste franco-hongrois Nicolas Schöffer, elle fait "une opération de prestige destinée à lui donner une image de marque très caractéristique".

Le père de l’art cybernétique érige aux abords immédiats du Palais des Congrès de Liège, dans le site classé du Jardin d’Acclimatation et du Parc de la Boverie, son œuvre la plus monumentale et la plus sophistiquée dans son fonctionnement.

La tour cybernétique est une sculpture abstraite de 52 mètres de haut qui se compose d’une ossature aérée en tubes d’acier. Cette ossature, munie de pales, de formes et de dimensions variées, se mue grâce à des moteurs actionnés par un cerveau électronique. Outre la structure métallique, le fonctionnement d’ensemble du dispositif cybernétique repose sur trois organes : un système d’éclairage, un système de sonorisation, et, régissant le tout, un cerveau électronique qui déclenche trois types d’action : mouvement, musique et éclairage de la tour.

Un monument classé par la Wallonie

En 1997, sont classés comme monument :

  • la tour cybernétique et les composantes matérielles ayant permis la réalisation du programme aléatoire et le spectacle luminodynamique « Formes et Lumières »
  • l’ensemble des éléments techniques permettant le fonctionnement de la tour et l’animation de la façade du Palais des Congrès.

En 2009, le Gouvernement wallon a inscrit le monument sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie (M. le Ministre Marcourt).

Cette reconnaissance a permis à la Ville de Liège de compter sur un octroi de subside de la Wallonie sans lequel il eût été impossible de concrétiser les travaux. C’est donc pour la Ville et pour tous les amoureux de la tour, une chance.

La tour cybernétique de Liège est la seule oeuvre monumentale de Nicolas Schöffer qui a été classée par les pouvoirs publics.

Le cadre procédural imposé par le classement de la tour comme monument nous a donc permis de concevoir le projet de rénovation en parfaite collaboration avec l’Institut du Patrimoine wallon, la Commission Royale des Monuments, Sites et Fouilles et la Direction de la Restauration du Service Public de Wallonie.

Inauguration

Le chantier de restauration lancé en mai 2015 est arrivé à son terme le 21 juin 2016. En effet, c’est ce jour symbolique, solstice d'été, fête de la lumière et de la musique que la Ville de Liège a choisi pour redécouvrir, après plus de 40 ans de silence et d’inactivité, la formidable ingéniosité de ce balai de mouvements, de sons et de lumières.

L’inauguration officielle a eu lieu sur les toitures-terrasses du Palais des Congrès, également restaurées dans le cadre de ce chantier. Madame Eléonore Schöffer, veuve de l'artiste, nous a fait l’honneur de sa présence.

Deux plaquettes réalisées par l’Institut du Patrimoine wallon

Les objectifs des travaux de restauration

Les travaux de restauration se sont inscrits dans le vaste projet de développement du nouvel axe urbain Guillemins-Médiacité et ont visé la remise en état de fonctionnement de la tour, appelée à jouer à nouveau un rôle de repère dans cette partie du paysage citadin.

Parallèlement à la récente rénovation des quais de Meuse et à la nouvelle Tour des Finances, à la toute nouvelle passerelle « La Belle Liégeoise » et au Musée Boverie flambant neuf, c’est toute la morphologie de cet axe, de part et d’autre de la Meuse, qui s’en trouve transformée et amène cette partie de la ville vers un formidable redéploiement.

La tour ne fonctionnait plus depuis plus de 40 ans et son dispositif électronique était totalement obsolète. Les dispositifs dynamiques, lumineux et sonores qui faisaient partie intégrante du projet artistique de Nicolas Schöffer ont été restaurés dans l’esprit de l’artiste, tout en les dotant d’équipements techniques nouveaux et performants.

C’est le Bureau d’architecture GREISCH qui a été chargé d’une mission complète portant sur la réalisation d’une étude de faisabilité (économique et technique), la conception, les études détaillées en ce compris les études de stabilité et de techniques spéciales ainsi que leur planification et leur coordination, le suivi de la procédure de certificat de patrimoine, la mission de coordination sécurité-santé, la collaboration à la passation des marchés de travaux ainsi que le contrôle d’exécution. Les partenaires du bureau BAG sur ce dossier : Jacques Lepot, Jacques Fryns et le bureau d’études Greisch. 

La restauration de la tour cybernétique a été complétée par la restauration des toitures-terrasses du Palais des Congrès (y compris le local technique, et la passerelle menant à la terrasse).

La restauration

La restauration des composantes physiques de la Tour cybernétique de Liège a été menée dans le cadre de la procédure de Certificat de Patrimoine.

Les travaux de restauration ont eu plusieurs objectifs :

  • respecter l’esprit de l’œuvre de Nicolas Schöffer
  • documenter et conserver les éléments d’origine et effectuer un relevé complet de toutes les composantes physiques existantes (structure, pales, câblages, équipements d’époque)
  • restaurer les composantes physiques à l’identique, au moyen de techniques visant à les pérenniser
  • assurer une maintenance réduite et une longue durée de vie aux composantes de la Tour
  • utiliser les techniques et technologies actuelles afin de connecter la Tour au cyberespace

Animation

Dans le mode de fonctionnement principal, les interactions sont fidèles aux interactions originelles : mouvement des pales, sonorisation et jeux de lumière sont restitués au moyen de techniques actuelles. La sonorisation reproduit les effets sonores récupérés et « masterisés » sur la base des bandes-son d’époque. Ces effets ne sont pas perceptibles au-delà d’un rayon limité à 50 mètres.
D’autres modes de fonctionnement ont été étudiés pour augmenter l’interactivité de la Tour cybernétique, au moyen de capteurs d’activité placés en ville, du site internet et du compte Twitter de la Tour.

Paramètres déclenchant l’animation

Les paramètres qui déclenchent l’animation de la tour sont des paramètres d’environnement urbain choisis par Nicolas Schöffer (luminosité, pluie, vent, température, niveau sonore, humidité) ainsi que des paramètres qu’il avait envisagés mais qui n’avaient pas été utilisés à l’époque comme le niveau d’activité dans la ville.

Des capteurs ont été installés pour mesurer la vitesse du vent et sa direction, l’humidité, l’ensoleillement, la pression atmosphérique, la pluviosité, la température, le niveau sonore ou pour détecter la circulation aux abords directs de la tour (passants, véhicules, bateaux…).

Deux détecteurs mesurent l’activité sur deux sites choisis dans le centre-ville : l’un est situé dans le coeur historique de Liège (Ilot Saint-Georges), l’autre dans le centre commercial et estudiantin (Centre J au Pont d’Avroy).

Une borne interactive tactile est placée dans le tout nouveau Musée Boverie.

Un site Internet et un compte Twitter : l’internaute peut interagir avec la tour

Le site web dialogue avec le serveur de l’ordinateur principal. Une page dynamique offre en temps réel une représentation graphique détaillée de la tour et de son activité. Une application permet aux internautes d’interagir avec la tour, tandis que le compte Twitter, sur un mode plus ludique, permet de déclencher des effets de couleur.

Bien entendu, on y trouve aussi une présentation de Nicolas Schöffer et de son œuvre, l’histoire de la tour, une description technique illustrée ainsi que des photos des équipements de la tour d’origine, des archives sonores et audio-visuelles, une description de la restauration.

www.tourcybernetiquedeliege.be 
Twitter : CyberneticTower (@CyberTower)

Remerciements

Nous remercions particulièrement le bureau d’architecture Greisch ainsi que les entreprises, toutes wallonnes, ayant participé aux travaux de restauration de la tour. Elles ont travaillé avec professionnalisme, dans le respect de l’oeuvre et des principes décidés par son concepteur Nicolas Schöffer.

Adjudicataire des travaux : Société momentanée Galère – Duchêne.
Sous-traitants pour la tour cybernétique : Ferronnerie Raxhon et Balteau-Inytium
Sous-traitants pour les terrasses : toitures Nic Petit, garde-corps et ferronneries Phenix Win SCS, revêtements et finitions Lafi.
Sous-traitants du bureau d’architecture Greisch : Bureau d'Etudes Greisch, Jacques Lepot, Jacques Fryns.