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Henri Evenepoel - Promenade du dimanche...

En attendant la réouverture de notre musée et la fin des mesures de confinement, nous vous proposons de redécouvrir certains de nos chefs-d'oeuvre. 
Vidéos, fiche informative, projet pédagogique... les équipes du musée vous proposent de continuer à faire vivre la culture et notre collection durant cette période particulière de notre histoire. Conçus pour les petits et les plus grands, nous espérons que chacun y trouvera un peu de réconfort et de divertissement.

Pour débuter cette série, nous célébrons le printemps avec l'un de nos chefs-d'oeuvre incontesté : La Promenade du dimanche au Bois de Boulogne, d'Henri Evenepoel. 

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Pour les enfants, saurez-vous résoudre toutes les énigmes de ce livret de jeu

Pour vous aider, observez bien l'oeuvre de l'artiste. 

 

HENRI JACQUES EDOUARD EVENEPOEL


Nice (FR), 1872 – Paris (FR), 1899
La promenade du dimanche au Bois de Boulogne
1899
Huile sur toile, 191 x 301 cm
Inv. BA.AMC.05b.1908.21335

Achat de la Ville en 1908, classé Trésor par la Fédération Wallonie-Bruxelles, le 15 septembre 2011

Henri Evenepoel est un artiste belge, né à Nice en 1872. Il vit à Bruxelles, à Paris et séjourne en Algérie. En 1899, date d'exécution de La Promenade du dimanche au Bois de Boulogne, Evenepoel est de retour à Paris et reçoit l'invitation d'Octave Maus pour participer au Salon de la Libre Esthétique de 1900. Son travail qui rencontre un grand succès l'encourage à entreprendre deux grands formats : L'Espagnol à Paris et La promenade du dimanche au Bois de Boulogne (dont le titre est longtemps resté erroné : Promenade du dimanche à Saint-Cloud). Le peintre envisage alors de rentrer en Belgique pour épouser sa cousine Louise. Mais quelques jours avant son départ, le 27 décembre 1899, il décède d'une violente fièvre typhoïde.

Exécuté à la fin du XIXe siècle, le tableau incarne la modernité en de multiples aspects. Adoptant la technique post-impressionniste, il relève en effet d'une force avant-gardiste traduisible notamment par cette transposition du mouvement en peinture. Les contours flous, les coups de pinceaux empâtés, le cadrage et la construction du paysage y contribuent tout particulièrement. Cette modernité qui caractérise l'oeuvre d'Evenepoel réside dans la volonté de se distinguer de la nouvelle concurrence de l'époque, la photographie. L'objectif des peintres n'est plus de donner un rendu illusionniste mais de se concentrer sur l'aptitude à dépeindre, notamment les mouvements, les lumières ou les ambiances.

Evenepoel choisit un sujet extrêmement moderne, une promenade dans un parc public – nouveauté de la fin du XIXe siècle – car son aspiration réside avant tout dans l'étude des attitudes et des gestes de la foule, renouant ainsi avec la scène de genre. Sous le Second Empire a lieu une série de travaux d'aménagements des parcs et jardins parisiens. Napoléon III, qui menait une politique de mise en place des espaces verts dans la capitale, vend en 1852, à la Ville de Paris, le Bois de Boulogne inauguré à la même époque que le Bois de Vincennes, les Buttes Chaumont et le Parc Monceau. Ces parcs deviennent des endroits de rencontre et de loisirs pour la bourgeoisie parisienne de la fin du siècle. Le Bois de Boulogne s'étend sur 800 hectares, face à la Tour Eiffel construite en 1889 de l'autre côté de la Seine, symbole de l'avancée technique de l'ingénieurie française de la fin du XIXe siècle ; on l'aperçoit dans le coin supérieur droit du tableau.

La disposition de La promenade est réfléchie : balançant les pleins et les vides, elle se construit en larges bandes horizontales, plans parallèles qui glissent les uns derrière les autres. Suivant la règle des tiers, notamment utilisée en photographie, la ligne de sol occupe le tiers inférieur du tableau, ce qui donne à l'arrière-plan une perspective rabattue. Trois touches de couleur vive ponctuent La promenade, verticalement cette fois. Se détachant des promeneurs aux costumes brun, bleu ou noir, les robes vertes (à gauche), rose (à droite) et blanche de l'enfant (au centre) équilibrent parfaitement la palette chromatique de l'oeuvre.

Autre originalité de la composition, la dame "endimanchée" tenant le bras d'un militaire devient le sujet principal. Tout à fait décentré, le couple quitte la scène par la droite.

Avant d'entamer cette peinture, Evenepoel écrit à son père (1899) : « J'ai fait poser un cuirassier pour mon grand tableau ». En effet, on connait actuellement près d'une dizaine d'oeuvres de format plus modestes sur carton, sur bois, peintes ou gravées ayant servi d'esquisses préparatoires à la grande promenade (Esquisses I, II, III de Dimanche au Bois de Boulogne, études I, II, III du Cuirassier ; Au Bois de Boulogne, eau-forte du Dragon). Plusieurs modifications ont vu le jour au fil de la maturation du travail de l'artiste. Des personnages ont disparu des premières études, d'autres ont été transformés, par exemple, un marchand de ballons est devenu une marchande, les deux soldats à l'avant-plan sont transformés en couple, ce qui explique d'ailleurs la quantité d'études de cuirassiers réalisées. Tous ces personnages étudiés et exécutés sur le vif ont été finalement intégrés à cette grande composition, témoin de la technique picturale aboutie de l'artiste. Résultat d'un long cheminement réflexif et plastique, cette promenade clôt ainsi la brève carrière du jeune Evenepoel.

La promenade du dimanche au Bois de Boulogne a été acquise par la Ville en 1908, au père de l'artiste, après la mort de son fils. Cette peinture a été achevée quelques mois avant la mort prématurée d’Henri Evenepoel.

 

Fanny Moens

Collaboratrice scientifique au Bal